Vendeur de thé depuis une dizaine d’années, mais avant tout grand passionné, c’est au détour de rencontres et en écumant de nombreuses maisons de thé que Liam Rozier voit son intérêt pour le thé chinois s’accroître.
Il a désormais à cœur de transmettre cet amour du produit, dans le plaisir et le partage.
Olivier Schneider étudie le thé depuis une quinzaine d’année, et en particulier la famille des puerh et des thés du triangle d’or dont il est spécialiste. Il a vécu plus de 10 ans dans le Yunnan, au coeur des montagnes à thé de Lincang, puis du Xishuangbanna. Il vit désormais dans les montagne de Thailande, où il a construit un petit atelier où il façonne lui même des thés à partir des vieux arbres de son village. Olivier Schneider à écrit de nombreux articles sur le thé, réalisé un documentaire vidéo, et se consacre aujourd’hui à la rédaction d’un livre pour achever ces 15 ans de recherches. Il enseigne aussi la culture du thé et l’art de son infusion à travers différents stages, et travail comme consultant et sourceur de thé pour un certain nombre de maisons de thé indépendantes.
Les feuilles de thé doivent être transformées par une succession de gestes afin de pouvoir être appréciées. Depuis la découverte du thé il y a plus de 3000 ans, une multitude de pratiques et de cultures se sont dessinées à travers le monde, autour de différentes manières de transformer les feuilles de thé. C’est cette diversité d’approches, de pratiques et de croisements qui rend la culture du thé vivante et laisse la porte ouverte à de futures évolutions.
Olivier Schneider nous propose aujourd’hui de repenser de manière créative et innovante la préparation du thé. Il vous proposera de déguster un thé rare, spécifiquement conçu pour l’occasion à partir des feuilles fraîches qu’il a cueillies sur l’arbre à leur « infusion ». Ce thé atypique s’inspirera notamment de la singularité du climat de cette année, aussi bien en Thaïlande où elles sont nées que dans le sud de la France où elles seront « finies ». Mais elles sont aussi le fruit d’une multitude d’apports venant aussi bien des ethnies du Triangle d’Or que de territoires aussi éloignés que le Japon, afin de faire émerger une nouvelle forme de thé: des sensations, des goûts et des arômes que nous n’avons encore jamais eu l’occasion d’apprécier !
La dynastie Tang (618-907) fut une période de grande effervescence culturelle en Chine, et le thé devint à partir de cette époque une boisson populaire. Grâce à Lu Yu (733-804) et son ouvrage canonique, Le Classique du Thé, nous connaissons de façon précise les différentes manières de préparer le thé à l’époque.
Parmi les six modes de préparation, Lu Yu prônait l’infusion à l’eau bouillante, dénigrant catégoriquement les autres méthodes. Le dieu du thé avait des opinions bien tranchées ! Ainsi, infuser le thé à froid relevait de l’hérésie ; mélanger le thé avec d’autres végétaux et fruits produisait des « rinçures bonnes à jeter dans les égouts ! »
Depuis le IXe siècle, les eaux ont coulé sous les ponts… Nombreuses traditions de thé de nos jours pratiquent l’infusion à froid, voire glacée, et nombre de thés sont même meilleurs préparés ainsi.
Nous nous donnerons comme objectif, lors de cette soirée, de concocter non seulement une boisson à base de thé infusé à froid, mais aussi d’y intégrer des ingrédients associés fréquemment au thé à l’époque de Lu Yu. Et, soirée festive oblige, nous y incorporant quelques goutes d’alcool.
Un pied de nez au dieu du thé ? Point s’en faut ! Nous trinquerons en son honneur.